jeudi 23 avril 2009

Peter Lynch et les jeux d'actifs


Le bon sens, voilà une qualité fondamentale qui définirait au mieux le gérant Peter Lynch. Et ce n'est pas son palmarès exceptionnel à la tête du fond Fidelity Magellan Fund qui contredira ses qualités de gérant car il a fait toucher 20 fois la mise à des millions d'Américains dans les années quatre-vingts.

Dans son best-seller "Et si vous en saviez assez pour gagner en bourse...", que nous vous recommandons vivement, Peter Lynch segmente les actions qu'il sélectionne en 6 catégories:
"Une fois établie la taille de la société comparativement aux autres du même secteur, je la place dans l'une de ces six catégories : les valeurs à croissance lente, les valeurs sûres, celles à croissance rapide, les cycliques, les jeux d'actifs, et les sociétés en voie de redressement. Il y a autant de manières de classer les actions que de courtiers, mais j'ai remarqué que ces six catégories couvraient toutes les distinctions utiles à faire." Chers lecteurs, vous aurez compris que c'est bien la catégorie des jeux d'actifs qui nous intéresse.

Définition par l'auteur :



"LES JEUX D'ACTIFS
"Un jeu d'actifs" est une société assise sur un trésor dont vous connaissez l'existence mais que la foule de Wall Street n'a pas vu. Avec autant d'analystes et de raiders à l'affût, il semble impossible qu'il puisse exister des actifs que Wall Street n'ait pas remarqués, mais croyez-moi, il y en a. Un atout local vous sera d'une grande aide pour découvrir un jeu d'actifs. L'actif peut tout simplement prendre la forme d'importantes liquidités. C'est quelquefois de l'immobilier. Comme Pebble Beach, dont je vous ai déjà parlé.

Voici comment : fin 1976, l'action valait 14 1/2 dollars ce qui, avec 1,7 million d'actions en circulation, représente une valeur de 25 millions de dollars. A peine trois ans plus tard (en mai 1979) Twentieth Century-Fox racheta Pebble Beach pour 72 millions de dollars, soit 42 ½ dollars par action. Mieux, le lendemain, Twentieth Century vendit l'un des nombreux actifs de Pebble Beach, une carrière de gravier pour 30 millions de dollars. En d'autres termes, la carrière de gravier à elle seule valait plus que ce que les actionnaires avaient payé en 1976 pour toute la société. Ces investisseurs avaient eu le terrain adjacent, 2 700 acres dans la forêt de Bel Monte, et la péninsule de Monterey, des arbres de 300 ans d'âge, l'hôtel et deux parcours de golf... pour rien.

Si Pebble Beach était au hors-cote, en revanche Newhall Land and Farming était à la bourse de New York, et bien en vue pendant que son cours se trouvait multiplié par 20. La société avait deux propriétés considérables : le Cowell Ranch dans la baie de San Francisco et, encore plus grand et précieux, le Newhall Ranch à 45 kilomètres au nord du centre ville de Los Angeles. Newhall Ranch possède une communauté entière avec un parc d'attractions, un large complexe de bureaux, et a entrepris de développer un grand centre commercial.
Des centaines de milliers de Californiens passent chaque jour devant pour aller à leur bureau. Des experts en assurance, des banquiers, et des agents immobiliers qui ont été en rapport d'affaires avec Newhall Ranch, devaient forcément connaître l'étendue des propriétés de Newhall et être conscients de la hausse des prix immobiliers en Californie.

Combien de propriétaires des environs ont remarqué l'escalade du prix des terrains des années avant les analystes de Wall Street ? Combien d'entre eux ont songé à entreprendre des recherches sur cette action qui fut un 20-bagger depuis le début des années soixante-dix, et un 4-bagger depuis 1980 ? Si je vivais en Californie, je ne l'aurais pas manqué. Du moins, je l'espère."

Nous aimons ce type de société où on donne aux acheteurs une quantité importante d'actifs "gratuitement". Vous remarquerez par la suite dans ce blog de nombreuses allusions à ces actifs gratuits. Et oui, car il est possible en bourse d'obtenir des choses gratuitement ! C'est plus fort que nous, nous adorons trouver et acheter des valeurs qui cachent de tels trésors.

Au-delà de l'aspect "chasse au trésor", qui n'est pas la partie la plus désagréable, acheter un tel titre et attendre que l'élément déclencheur qui va révéler la véritable valeur de ses actifs nous stimule fortement. Mais nous reviendrons sur les différents éléments déclencheurs qui peuvent réveiller les belles endormies comme Newhall Ranch dans un prochain article.

En attendant de vous présenter quelques unes de nos trouvailles, nous vous souhaitons une bonne chasse... aux trésors !

A suivre, la deuxième partie de Peter Lynch et les jeux d'actifs.

1 commentaire:

Thierry Collart a dit…

Bravo, excellent début pour votre nouveau blog.