jeudi 30 juillet 2009

Une bombe chinoise dans votre portefeuille

Dans un article précédent, nous vous expliquions pourquoi nous avions étendu notre recherche de titres sous-valorisés sur le marché américain.
Aujourd'hui, nous avons trouvé notre bombe !

Non seulement, elle répond à tous nos critères d'action "value", mais elle possède aussi d'autres caractéristiques intéressantes que ce soit au niveau des profits (la croissance) et de la macroéconomie (son environnement économique). Cette fusée sur sa rampe de lancement se prénomme Orsus Xelent Technologies.

Pour vous montrer comment nous percevons cette valeur, référez-vous au schéma ci-dessous :


Nous allons tenter de montrer comment cet investissement permet de lier à la fois croissance, valeur et macroéconomie.

mardi 14 juillet 2009

Ricardo et l'avantage comparatif de l'investisseur individuel


Ricardo est un économiste anglais réputé pour ses publications et démonstrations économiques qu'il présenta tout au long du XIXème siècle.

Dans son ouvrage "Des principes de l'économie politique et de l'impôt" publié en 1817, Ricardo démontre - avec brio - que les nations ont intérêt à se spécialiser dans les domaines d'activité dans lesquels elles recèlent des compétences supérieures. C'est ce qu'il appelle l'avantage comparatif des nations.

Nous allons tenter de résumer cette théorie ici.
Il prend pour exemples deux nations, à savoir le Portugal et l'Angleterre. La première nation produit des vins de bonne qualité vendus à travers toute l'Europe. En effet, le Portugal dispose de terres agricoles en quantité relativement abondante et surtout un climat propice à la culture de la vigne. Alors que l'Angleterre est bien évidemment moins bien acclimatée à ce style de culture. De ce postulat, l'Angleterre a-t'elle un intérêt quelconque à produire ses propres vins qui seront d'une qualité médiocre et faibles en volume ?

Dans une économie fermée, l'Angleterre n'a pas le choix et doit produire elle-même son vin si ses citoyens veulent gouter ce précieux nectar. Ou alors, ils prennent soit le risque d'importer du vin de contrebande ou bien de payer des taxes conséquentes.

Si les deux nations ont conclu un partenariat de libre échange économique, ce qui veut dire que les produits ne subissent aucune taxation particulière ou tout autre discrimination qui découragerait le consommateur, la réponse est totalement différente.

En effet, au XIXème siècle, l'Angleterre est la première puissance mondiale. Son industrie est florissante, sa flotte maritime présente sur tout le globe et ses comptoirs lui rapportent nombre de richesses... dont le coton. La mécanisation et l'importante quantité de filatures en Angleterre lui permettent de produire des textiles à des coûts très faibles. A la même époque, le Portugal est encore une nation faiblement industrialisée et n'a pas les compétences techniques pour produire du textile aussi bon marché que les anglais.

De ce constat, deux questions essentielles se posent. L'Angleterre a-t-elle un intérêt à continuer de produire du vin au lieu de l'acheter aux portugais et le Portugal a-t'il un intérêt à continuer de développer sa proto-industrie textile ?

L'Angleterre a bien évidemment intérêt à produire du textile et le vendre au marché (domestique ou internationale, comme le Portugal par exemple) et acheter avec le bénéfice supérieur tiré de cette vente du vin sur le marché, qui pourrait provenir du Portugal. Idem pour le Portugal qui tirera davantage de profits de la vente de son vin pour lequel le pays aura tout intérêt à se spécialiser pour acheter les produits dont il ne maitrise par la technique sur le marché, tels que les drapts en provenance d'Angleterre.

La conclusion à tirer de cette démonstration est que chaque nation a intérêt à se spécialiser dans la production des biens et services pour lesquels il dispose d’un avantage comparatif, c'est-à-dire pour lesquels le coût relatif est le plus favorable ou le moins défavorable. Toutes les nations peuvent participer à l’échange, car elles ont toutes un avantage comparatif.


Cette théorie de la valeur vaut également pour les investisseurs. Distinguons maintenant deux types d'investisseurs : les institutionnels et les "petits actionnaires" (c'est-à-dire les investisseurs individuels). Chaque type d'investisseur a des caractéristiques propres et des avantages comparatifs par rapport à l'autre dans différents domaines.

Posons les hypothèses.

L'investisseur institutionnel
Cet investisseur gère un fond de plusieurs centaines de millions d'euro, voir des milliards d'euro pour son compte propre ou pour le compte de tiers (compagnie d'assurance, fonds de pension, ...).

Atouts : une équipe de gérants professionnels qui scrutent les marchés en permanence ; des process de sélection de titres ; un suivi régulier.

Contraintes : un portefeuille concentré dans un souci de gestion ; des titres qui doivent être très liquides ; un benchmark de performance permanent avec le marché = vision court terme ; diverses contraintes réglementaires (pour des exemples, vous pouvez lire notre article sur les vendeurs motivés).

L'investisseur individuel
Nous entendons ici par investisseur individuel un individu qui possède les outils techniques et les caractéristiques essentiels à l'investissement en actions, à savoir la patience et un savoir faire dans la sélection de titres.

Atouts : pas de benchmark ; pas de contraintes réglementaires  il peut prendre du recul face au marché (à la hausse comme à la baisse)
Contraintes : confronté à lui-même, il est son propre ennemi ; travail non professionnel : il doit "industrialiser" son approche avec des critères d'évaluations objectifs.

L'actionnaire individuel a une grosse lacune essentielle face à l'investisseur individuel : il n'est pas un professionnel de la finance. Il peut faire des erreurs de calculs ou d'appréciations. C'est pourquoi, le petit porteur doit "faire ses devoirs" et vérifier que toutes les critères essentiels à un investissement sain sont réunis lorsqu'il souhaite acheter un titre.

Une fois que l'investisseur individuel s'est lui-même construit son propre process de sélection de titres et qu'il s'y tient, il a alors des caractéristiques qui lui permettent une souplesse accrue face à l'institutionnel.

Tout d'abord il peut acheter des titres de petites valeurs qui sont forcément délaissées par le marché, puisque les investisseurs institutionnels ne peuvent se permettre d'acquérir 1% d'une entreprise qui a une capitalisation boursière de 100 M EUR, l'équivalent de 1 M EUR s'ils gèrent plusieurs milliards d'euros. Ce serait une perte de temps dans la gestion pour une ligne insignifiante. C'est pourquoi, bien souvent de façon réglementaire, les grands intervenants sur les marchés actions se soucient des midcaps et des smallcaps. En revanche, c'est un vivier pour les petits porteurs.

Un autre point important est le recul qu'il faut prendre par rapport au marché. Bon nombre de gérants de fonds importants sont benchmarkés par rapport à la performance du marché. En France, ce peut être par exemple l'indice CAC40. Ce qui veut dire que tous les 3 mois, le gérant va devoir confronter sa performance avec celle du marché. Ce qui laisse à vrai dire une marge de manœuvre minimum au gérant, qui non seulement ne prendra aucun risques (investir dans des entreprises hors CAC40) et aura peu de chances de surperformer l'indice. C'est souvent contradictoire, quand on pense que des fonds de pension, qui sont censés placer l'argent dans une optique à long terme, répondent à cette obligation bien courtermiste... mais c'est un autre débat. Les gérants de ces grandes structures ne peuvent pas se permettre de s'alléger pendant les périodes d'euphorie ni d'acheter en plein marasme boursier. Ils subissent le marché.

C'est un autre point où l'investisseur solitaire a toutes les cartes en main pour performer : il est son propre contrôle. S'il fait ses devoirs et qu'il garde des critères d'achats et de ventes objectifs, il n'aura aucun problème à acheter en plein creux boursier et revendre au sommet (ou proche des sommets...). En effet, il n'y a rien de plus triste que d'entendre dans la presse lors des plus bas atteints en juin 2009 des "professionnels" qui conseillent de rester à l'écart du marché que "le marché n'a pas encore assez rebondi pour se positionner" ou encore en début 2009 pendant que le marché est en chute libre "qu'il faut s'alléger car en ce moment c'est risqué d'être sur le marché". Est-ce plus risqué d'acheter un titre à 100 EUR avant la chute ou à 60 EUR pendant la chute ?

Si l'actionnaire individuel doit retenir une chose de cet article, c'est qu'il doit se fier à lui et lui seul lors de ses prises de décisions car ce sera à lui-même qu'il devra se plaindre s'il fait des erreurs. Enfin, il ne doit négliger ses incroyables avantages (pas de benchmarks, concentration du portefeuille à souhait, petites valeurs bienvenues, ...) quand il intervient sur les marchés et laisser les commentaires de type généraliste et technique de côté.

Le temps et la rigueur lui donneront raison.

jeudi 9 juillet 2009

KLARMAN et les vendeurs motivés 2/2


Nous vous avons présenté dans un premier article ce que KLARMAN entend par vendeurs motivés, à savoir des institutionnels qui sont réglementairement obligés de vendre des titres sans aucune raison économique, comme par exemple lors de la sortie d'une action d'un indice.

KLARMAN a détecté d'autres raisons sans fondements économiques qui expliquent des ventes de tires... et donc certainement des opportunités à saisir pour les investisseurs attentifs :

"Les scissions ou "spin-off", situations où une sociétés où une société supprime une division pour créer une nouvelle société et offrir des actions aux actionnaires existants. A la différence d'une introduction en bourse, les scissions ne sont pas prises en charges par des banques d'affaires qui incitent à l'achat en sous-évaluant généralement les titres pour garantir le succès de l'introduction. Et, il y a peu d'analystes qui s'y intéressent. Ceci explique le manque d'acheteurs pour répondre à l'offre. Les vendeurs motivés sont généralement ceux qui gèrent des portefeuilles importants et qui n'ont ni le temps, ni l'intention de détenir un tout petit nombre de titres d'une société nouvellement créée. Leur seul travail est de s'appliquer à conserver la même proportion de titres que celle de l'indice et à appuyer sur la touche vente sans s'inquiéter de la valeur de qu'ils cèdent. Seuls les investisseurs qui n'ont pas ce type de contraintes peuvent motiver leur décision d'achat sur les fondamentaux de la société.

Le dépôt de bilan est une situation où une société fait appel à la justice pour se protéger de ses créanciers, généralement dans l'objectif de continuer ses activités tout en assainissant sa situation financière. Il y a de nombreuses raisons qui concourent à cette situation (dans certains cas, c'est le résultats de l'action des créanciers), et il n'y a que quelques cas où l'on peut présagerde la liquidation complète des biens et de la mort de l'entreprise. Certaines faillites sont des opportunités de gains pour l'investisseur expérimenté qui sait décoder le jugement du tribunal pour estimer les chances de succès. Les investisseurs institutionnels se voient interdire par les statuts de leur établissement de détenir des titres - des obligations - de sociétés en faillite. Par conséquent, peu de temps après l'annonce d'un dépôt de bilan, elles mettent leurs obligations sur le marché même si les cours sont nettement inférieurs à ce que demanderait un vendeur sans cette contrainte. Les investisseurs qui n'ont pas cette limite voient là une opportunité d'achat.

Les banques ou d'autres institutions détenant des biens immobiliers à la suite de la défaillance de leurs propriétaires se retrouvent bien ennuyées de détenir ces actifs. Ce n'est pas leur métier et généralement elles ne peuvent pas ou ne veulent pas faire l'effort de s'y intéresser. Le plus court chemin est de s'en débarraser au plus vite et à tout prix pour être libéré d'un soucis et se conformer aux statuts réglementant leur fonds. Se faisant, elles créent une opportunité pour des acheteurs n'ayant pas ces contraintes."

jeudi 2 juillet 2009

Reporting mensuel - Juin 2009

Vous trouverez ci-dessous le reporting du mois de juin.

Deux conseils uniquement : achat ou vente.

Vous pouvez lire directement le tableau joint en image ci-dessous ou télécharger le fichier du mois de juin au format .PDF ici : 2009.06 - Reporting mensuel.pdf


Commentaires du mois :

Ajout de Moury Construct dans notre liste de valeurs.

Vie des titres

INFE
En juin, les administrateurs on déclaré a l'AMF l'achat de 749 actions à un prix moyen de 37,67 EUR pour un montant total de 28 215 EUR.
A fin mai, la société a possède 28 044 titres achetés dans le cadre du programme de rachat d'actions.

IDSUD
En attente de la publication des résultats 2008 de la Française des Jeux prévue initialement en juin 2009 pour compléter l'analyse de la société.

Moury Construct
Néant.

Rendement moyen

Depuis la publication des analyses, le rendement moyen est de 0,6 %.

N'hésitez pas à consulter les analyses de Valeur et Profit.

mercredi 1 juillet 2009

Valeur vs. Croissance


Nous vous proposons aujourd'hui une présentation de deux styles d'investissements issue du site suisse guide finance.

"Sélectionner des actions en fonction de leur "croissance", ou de leur "valeur", cela revient dans les deux cas à utiliser l'analyse fondamentale pour trouver des actions exceptionnelles dans la mesure où elles vont se comporter de manière exemplaire sur le marché.

Investir en fonction des perspectives de croissance signifie que l'on focalise sur les secteurs industriels et sur les actions qui se comportent déjà bien mais qui ont le potentiel nécessaire pour se comporter encore mieux. L'approche s'attache à analyser des sociétés dont les cours boursiers et les revenus montent, et elle recherche la future vague de sociétés qui vont dominer le marché.

L'analyse en fonction d'une appréciation de la valeur découvre des actions qui au moment de l'analyse ne sont pas privilégiées mais qui ont le potentiel de faire mieux - des sociétés négligées ou relativement inconnues.

A certains égards, la terminologie est trompeuse car les deux styles cherchent de fait à découvrir des actions de "bonne valeur" ayant un potentiel de croissance exceptionnel. Mais le style d'investissement qui met l'accent sur la croissance va sélectionner des actions dont le cours augmente déjà et qui font l'objet d'une publicité positive bien que jugées "bon marché quel que soit le prix"; alors que l'approche par la valeur tendra à acheter des actions négligées ou dédaignées et qui ne sont pas actuellement favorisées - des actions avec un cours historiquement bas, voire en baisse.


Pour cette raison, quand un investissement met l'accent sur le concept de valeur il faut porter une attention plus grande à l'analyse financière des bilans, ceci afin de trouver les indices d'un potentiel de forte performance que le marché dans son ensemble n'aura pas vu; quant à l'approche dite de croissance, elle repose davantage sur des jugements qualitatifs sur les tendances socio-économiques et industrielles.

Un portefeuille axé sur la croissance tendra souvent à être plus volatile à court terme qu'un portefeuille dit de valeur car il comprendra des actions d'une visibilité publique importante qui sont négociées activement. Ceux qui investissent en fonction de leur appréciation de la valeur tendent à s'éloigner des secteurs populaires, c'est pourquoi ils ont souvent tendance à n'avoir aucune position à court terme, évitant ainsi les hauts et les bas des secteurs et des sociétés sur lesquels les autres investisseurs se ruent - des investissements dont on tombe amoureux un jour pour les rejeter le lendemain.

Les portefeuilles qui sont axés sur l'appréciation de la valeur ont tendance à réaliser de meilleures performances lorsque le marché ne monte pas rapidement. En effet pendant ces périodes-là et par définition, un portefeuille qui est axé sur la croissance se comportera mieux. Mais lorsqu'un marché commence à baisser, un portefeuille de croissance peut totalement s'effondrer, tandis qu'un portefeuille de valeur s'avérera plus "défensif" sur le court terme. Sur le long terme, bien sûr, les deux styles devraient obtenir des performances supérieures à celles du marché.

Ces deux styles d'investissement (croissance et valeur) peuvent également s'appliquer au niveau d'un marché pris dans son intégralité ou au niveau national. Un marché boursier qui monte sur fond de perspectives économiques optimistes se trouve dans une problématique de croissance - comme les économies du Sud-Ouest Asiatique au début des années 90. Quiconque aurait investi dans ces économies à la fin des années 90 aurait raisonné par rapport à leur valeur."