mercredi 25 novembre 2009

Le marchand et le rêveur


Ces deux personnages (le marchand et le rêveur) sont les représentations personnifiées de deux types d'investissement.

Le marchand a une seule philosophie : il achète des articles bradés et les revend à un prix proche de celui du marché. C'est un fouineur, il aime aller dénicher ses pépites dans des endroits où personne ne va.Souvent, l'objet de sa quête paraît futile aux yeux de ses pairs. Et pourtant, il prospère le marchand. En profitant du différentiel entre son prix d'achat et de vente et en multipliant les opérations, il s'enrichit petite à petit. Lentement, mais sûrement. Son métier n'attire guère les flambeurs, c'est un besogneux qui travaille dans l'ombre. Certes, il ne fait pas d'éclats, mais il gagne quasiment à tous les coups.


Le rêveur est un éternel optimiste. Il aime ce qui brille. Toutes ces choses qui vous mettent l'eau à la bouche, il veut vous les vendre. Le rêveur est toujours en mesure de trouver l'article qui va révolutionner son marché. Peu importe si la plupart de ses projets tombent à l'eau, il sait qu'un jour il dénichera la perle rare qu'il le rendra riche. Le problème, c'est que pour le moment, tout ceci n'est que du vent et que cette pépite tarde à venir. En attendant, la vie passe et il se réjouit du fait que chaque jour apporte son lot de rêves et de réussites potentielles associées.

En réalité, sans réellement le savoir, le marchand est un investisseur dans la valeur. Peu importe la perception qu'ont ses confrères de la soit disante "quincaillerie" qu'il refourgue, son objectif est clair et net : chercher les erreurs de prix de vente pour acheter. Ainsi, il fouille les bilans de toutes les entreprises cotées à la recherche d'anomalies. Si une entreprise est largement valorisée en deçà de ses actifs tangibles, il sait qu'il ne peut faire qu'une bonne affaire. Il ne cesse donc d'acheter des bonnes occases et de les revendre au marché une fois que celui-ci se rend compte de son erreur d'appréciation. Cela veut dire qu'il a tendance à dénicher des titres peu fréquentables : petites capitalisations boursières, peu de flottant, des secteurs "has been", des introductions boursières pourries, sur des marchés non réglementés (Alternext, marché libre, OTC, ..) ... son credo est d'être là où personne ne veut être.


Quant au rêveur, c'est un investisseur dans la croissance pure et dure. Il regarde tous les jours la courbe historique de l'action IBM et se dit que lui aussi trouvera sa pépite et achètera le même genre de titre bien avant tout le monde. Pour l'instant, son rêve ne s'est pas encore réalisé, et pourtant il sait que son jour viendra. Son portefeuille est peut être dans le rouge, mais ses gains futurs rattraperont allégrement ses pertes. Il en est sûr. Quand ? Nul ne le sait. Pour lui la bourse est un conte de fées et il compte bien écrire sa propre histoire.

Et vous, quel investisseur êtes-vous, marchand ou rêveur ?

2 commentaires:

Thierry Collart a dit…

Je suis un marchand rêveur... Soit un garpiste.
Et, en attendant que mes rêves se réalisent, le marchand que je suis encaisse ses dividendes...

Cette stratégie n'est pas celle qui offre le plus de potentiel, la Marge of Security en offre plus, mais elle fonctionne et me convient parfaitement bien.
J'ai aussi la chance d'avoir eu pas mal de cash à investir à un moment de grosse déprime boursière, je pars donc avec une marge de sécurité...

Valeur et Profit a dit…

Et oui, il y a des marchands de rêves aussi... ;-)

CDLT,
Franck