mercredi 4 novembre 2009

Mauvaise nouvelle ? Bonne nouvelle !

WILLIAM DE PRÉMOREL-HIGGONS, gérant de la SICAV Indépendance et Expansion nous explique un des principaux avantages de la gestion Value (dans la valeur) par rapport à la gestion Growth (dans la croissance).


"Plus récemment, la clé du succès des stratégies valeurs a été recherchée dans la psychologie financière (behavioural finance). En 1998, dans "Contrarian Investment Strategies : The Next Generation", David Dreman a montré que le succès des stratégies valeur dépendait notamment des différents effets de surprise sur les actions mal valorisées (dernier quartile) et les actions les mieux valorisées (premier quartile). En cas de surprise désagréable, les actions mal valorisées progressent comme l’indice après un an, alors que les actions bien valorisées sous-performent de 10,8 %.
En revanche, en cas de surprise agréable, les actions bien valorisées gagnent 1,8% et les actions mal valorisées 8,6%. D’après Dreman, seuls 29 % des résultats trimestriels aux États-Unis ne sont pas surprenants (écart de + ou – 5% par rapport au consensus) et la probabilité de ne pas avoir de surprise désagréable est de 1/110 pour dix trimestres.

Mais l’explication la plus satisfaisante est que les participants au marché financier ont besoin de repères (anchor). Une société qui a eu une forte croissance est donc supposée pouvoir maintenir cette caractéristique dans le futur, même si des travaux statistiques ont démontré que cette croyance n’était pas fondée (voir Chan, Karceski, Lakoniskok, "The Level and Persistence of Growth Rates", University of Illinois Working Paper, mars 2001).

Les investisseurs valeur sont moins la proie de cette illusion que les autres investisseurs, et ce supplément de rationalité se traduit par une rentabilité plus élevée."


Pour résumer, une action fortement décotée par rapport à sa valeur intrinsèque ne sera que faiblement affectée si elle annonce un mauvais résultat. Alors qu'un titre de croissance fortement valorisé connaitra une chute sévère de son cours en cas d'annonce d'une mauvaise nouvelle. En effet, les investisseurs réagiraient négativement dans un tel cas, alors que pour le titre décoté, on peut facilement imaginer que "toutes" les mauvaises nouvelles sont intégrées dans le cours.

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