dimanche 28 mars 2010

Pas que du cash !


Nombreux sont les investisseurs qui attachent une grande importance à l'endettement et au niveau de trésorerie des sociétés avant d'y investir le moindre copeck... et ils ont raison !

Nous voulons attirer votre attention sur les pièges à éviter sur ce type de titres.

En effet, il existe des actions qui semblent être des grosses tirelires mais qui, au final, ne vous fourniront qu'un piètre rendement si vous les achetez.

Nous allons vous aider dans votre quête d'actions à cash en définissant trois catégories différentes de ces valeurs "tirelire"... et leurs spécificités.



1. Tout d'abord, les actions assimilables à des SICAV de trésorerie

Ce sont essentiellement des sociétés qui n'ont plus d'activités, des coquilles vides, d' anciens holdings qui ont liquidé leurs actifs et qui ne détiennent plus que le fruit de la vente de leurs précieux biens : du cash.

Attention, il n'y a plus de perspectives de génération de flux de trésorerie dans ce type de société. Ce qui signifie que le temps joue contre l'investisseur en terme de coût d'opportunité.

Un investissement devient intéressant dans cette catégorie d'action uniquement quand la décote sur les fonds propres - qui sont censés être composés à 100% par la trésorerie de l'entreprise - est importante. C'est une marge de sécurité nécessaire pour se prémunir de 2 principaux risques :

1) l'utilisation du cash pour se lancer dans une nouvelle activité ;

2) ou bien le coup d'opportunité lié au temps nécessaire à la direction pour rendre le cash aux actionnaires soit par le biais d'un dividende ou de la liquidation volontaire de la société.

Cette dernière opération peut prendre plus ou moins de temps. Et durant ce laps de temps (de quelques mois à plusieurs années), l'argent que l'investisseur a investi sur ce titre ne peut être investi sur d'autres titres à plus fort potentiel.

Golf Rounds.com est le parfait exemple de titre SICAV de trésorerie. L'entreprise est valorisée 1,1 M USD. Ses fonds propres sont composés uniquement de cash : 2,0 M USD. Pas de dettes dans le bilan. Chaque trimestre, les frais généraux de 40 k USD viennent "manger" le cash qui se réduit petit à petit.

Quel intérêt d'investir dans les titres Golf Rounds.com ? Aucun, si les actionnaires ne décident pas de liquider la boite au plus vite ou de distribuer un dividende rapidement. C'est le parfait exemple de la destruction de valeur pour l'actionnaire... à moins que l'actionnaire majoritaire et le management ne soient les mêmes personnes, ce qui peut expliquer ce siphonage !

Il existe de nombreuses sociétés dans cette situation. Regardez par exemple le cas similaire de Altex Industries : 3,6 M USD de cash sans dettes, des dépenses annuelles de fonctionnement de 0,4 M USD et une capitalisation boursière de 1,7 M USD.

Clairement, acheter ces entreprises, c'est faire un pari sur la bon vouloir du mangement / des actionnaires de créer de la vraie "valeur actionnaire".

2. Les titres qui ont une grosse trésorerie nette

Cette seconde catégorie englobe toutes les actions d'entreprises qui ont bel et bien une activité et donc des actifs liés à cette activité. La trésorerie nette - plus ou moins abondante - est un plus, la cerise sur le gâteau.

Une trésorerie nette qui représente une bonne part de la capitalisation boursière, c'est bien... mais pas suffisant. En effet, il faut être sûr que l'entreprise pourra à un moment ou à un autre retourner ce cash dans la poche de leurs propriétaires : les actionnaires.

C'est-à-dire que ce cash doit être stable dans le temps (ne pas être pompé par des investissements coûteux, de mauvaises décisions de gestions, des activités déclinantes consommatrices de cash flows, ...). Il faut jeter un coup d'œil à la rentabilité attendue de l'entreprise et à sa capacité à générer du cash de façon récurrente.

Enfin, privilégiez toujours des entreprises avec des activités simples où les ruptures technologiques sont faibles et avec de préférence un trésor de guerre libellé dans votre devise nationale.


Regardez ce qu'il s'est passé récemment au Venezuela avec la dévaluation du Bolivar Fuerte : http://www.lesechos.fr/info/inter/reuters_00220342-venezuela-la-devaluation-arme-a-double-tranchant-pour-chavez.htm



Autres pièges à éviter :
- des passifs "non cash" très importants
- des fonds propres faiblards
- une trésorerie non "fiable" (du cash en devise exotiques)

3. Les actions qui ont du cash et des cash-flows

Cette dernière catégorie de titre est différente de la deuxième catégorie dans le sens où tout détendeur de titres d'actions de sociétés qui a une activité, une grosse trésorerie et qui génère des cash flows récurrents est un investissement beaucoup plus sûr. Si ce titre est acheté à un prix raisonnable (par exemple sous la valeur de la trésorerie nette), il y a de grande chance pour que ce soit un investissement fructueux.

En effet, dans ce troisième cas, pour peu que l'activité ait un minimum de récurrence ou qu'elle puisse être estimée par un carnet de commandes et/ou des perspectives de croissance dans le secteur, alors rien n'empêche le management de verser un gros dividende aux actionnaires sans mettre en péril l'entreprise.

Dans cette catégorie, les titres INFE et Moury Construct ont tout à fait leur place.


Autres pièges à éviter :
- des cash-flows non récurrents (exemple encaissement "one-shot" d'un montant important suite à la conclusion favorable sur un litige / procès)
- du cash généré en devises exotiques (différentes de l'euro en ce qui nous concerne)

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